Gail Godwin appartient à cette génération de romancières sudistes qui sont nées aux alentours de la deuxième guerre mondiale et qui ont commencé à publier vers la fin des années soixante. Au contraire de la génération précédente, celle des Carson McCullers, Flannery O'Connor, ou Eudora Welty, elles ne puisent plus la totalité de leur matière romanesque dans les réalités et les mythes du Sud et certaines d'entre elles, comme Lisa Alther, Bobbie Ann Mason, Alice Walker ou Gail Godwin elle-même, l'ont quitté physiquement pour vivre leur vie d'adulte en d'autres lieux.
Née à Birmingham dans l'Alabama, Godwin a passé toute son enfance et adolescence dans différentes villes de le Caroline du Nord, à Asheville et à Chapel Hill notamment, les deux localités incontournables de cet autre écrivain de la Caroline du Nord, Thomas Wolfe.1 Elle fait une licence de journalisme, travaille quelque temps comme reporter au journal Miami Herald en Floride et quitte le Sud en 1961 pour Londres. Quand elle reviendra aux Etats-Unis, ce sera pour s'inscrire dans une université du Middle West (Iowa) où elle obtient un doctorat d'anglais en 1971. En 1972 elle rencontre le compositeur Robert Starer à la colonie des écrivains de Yaddo (New York) et s'installe avec lui à Woodstock qui est encore aujourd'hui son lieu de résidence, à quelque deux heures de voiture au nord de New York, dans les Monts Catskill.
En 1970 Gail Godwin publie The Perfectionists, suivi, deux ans plus tard, de Glass People. Neuf romans et deux recueils de nouvelles paraîtront ainsi à un rythme régulier: The Odd Woman en 1974, Dream Children (nouvelles) en 1976, Violet Clay en 1978, A Mother and Two Daughters en 1982, Mr. Bedford and the Muses (nouvelles) en 1983, The Finishing School en 1984, A Southern Family en 1987, Father Melancholy's Daughter en 1991, et The Good Husband à l'automne de 1994.
Saluée dès l'abord comme une romancière dans la tradition de Jane Austen mâtinée de D.H. Lawrence,2 louée pour son sens de la forme et l'esprit incisif de sa prose, Gail Godwin doit cependant attendre 1982 et la parution de A Mother and Two Daughters pour accéder à la célébrité et aux forts tirages3; ce succès de librairie, qui par la suite accompagnera chacun de ses romans, lui permettra d'abandonner l'enseignement universitaire et se consacrer uniquement à l'écriture; en 1989, elle fonde une petite maison d'édition, St Hilda's Press, qui publie des oeuvres moins populaires et réédite des livres rares ou épuisés.
Certains critiques, masculins pour la plupart, ont craint dans les années soixante-dix, lors de la parution de ses premiers romans, qu'elle ne confinât ses thèmes à ceux du féminisme triomphant de cette décennie, avec leurs femmes mal mariées et leurs intellectuelles désenchantées. Il est évidemment aisé de faire la part belle aux reproches déguisés de ces critiques quand on sait que la totalité des personnages principaux de Godwin sont des femmes. Il n'en est rien, cependant, et si de fortes personnalités féminines abondent dans ses romans, les raisons en sont biographiques tout autant que proprement idéologiques: quoi de plus légitime, en effet, pour une romancière que de vouloir interroger le destin des femmes au milieu des mutations de ce vingtième siècle finissant? La présence de l'une ou l'autre caricature de féministe enragée montre cependant la distance qu'elle a su prendre dès le début à l'égard des outrances du mouvement.4
Bien qu'elle se tienne sur la défensive quand on insiste sur l'élément biographique de son oeuvre, la plupart des romans de Godwin mettent en scène le schéma familial qui fut le sien, celui d'une famille sans hommes, et composé de trois femmes, grand-mère, mère et fille, dotées chacune en son genre d'une forte personnalité: un père, dandy et dilettante, qui disparaît très vite de la scène; une mère diplômée d'université qui fera vivre sa famille - elle enseignera la littérature et l'histoire au ``collège'' d'Asheville tout en travaillant comme reporter au journal local et en écrivant des romans sentimentaux pour une maison d'édition de New York - pour retomber ensuite, par son mariage avec un ex-GI venu suivre ses cours, dans le moule traditionnel de la femme au foyer, que la grand-mère en grande dame sudiste n'a cessé de prôner et contre lequel la petite-fille va se rebeller.
Presque toutes les héroïnes de Godwin ont reçu en partage une composante de ce schéma: un père un peu propre à rien et très tôt disparu de la scène et/ou un beau-père d'origine modeste et de manières mal dégrossies avec lequel elles se querellent, une mère ``libérée'' puis remariée, et une grand-mère qui, à l'instar de celle de The Odd Woman, laissera quinze paires de gants blancs à sa mort. Quelques-unes hériteront encore des deux mariages extrêmement brefs de leur auteur, et aucune, exception faite de l'une des deux filles de Une Mère et ses Deux Filles, n'aura d'enfant.
Plus important, cependant, est l'imposant bagage culturel dont Godwin a doté ses héroïnes et qui fut le sien: des études primaires et secondaires dans une institution privée tenue par des soeurs françaises, un cursus universitaire poussé et une formation plus qu'élémentaire en musique et en peinture. Jane Clifford dans The Odd Woman et Cate Galitzky dans une Mère et ses Deux Filles enseignent la littérature anglaise dans une université du Middle West qui doit beaucoup à celles de l'Iowa ou de l'Illinois où Godwin elle-même a enseigné, et Magda Danvers, dans The Good Husband, la seule héroïne non sudiste de l'oeuvre godwinienne, est le professeur vedette d'un petit ``collège'' des Monts Catskill et l'auteur d'un livre révolutionnaire et déconstructionniste sur les poètes visionnaires. Justin Stokes, l'adolescente du Bildungsroman qu'est The Finishing School, deviendra actrice de théâtre; Violet Clay, l'héroïne du roman éponyme de 1978, est peintre et Clare Campion dans A Southern Family un écrivain reconnu; Margaret Gower (Father Melancholy's Daughter), fille d'un prêtre épiscopalien de Virginie, entrera au séminaire pour devenir prêtre à son tour. Enfant précoce, délaissée par sa mère (le scénario habituel du roman de Godwin est ici renversé), Margaret à six ans sait déjà ce qu'est une métaphore et plus tard à l'Université de Virginie de Charlottesville, elle se consacrera à l'étude des poètes métaphysiques anglais, lira Chaucer dans le texte et fera un pélerinage aux sources des mystiques anglais. Seule Francesca Bolt dans Glass People a un cursus universitaire tronqué, se contentant de deux ans d'études dans le ``Junior College'' local.
Toutes les héroïnes de Godwin cultivent également un art de vivre qui paraît bien plus proche des milieux intellectuels français que typiquement américain. Elles discourent longuement à table de la nourriture et des repas passés, emportent percolateur et café fraîchement torréfié en vacances, débouchent une bouteille de Chablis en écoutant Fischer-Dieskau dans le Requiem de Fauré, communient à une sonate de Brahms jouée par Claudio Arrau à Carnegie Hall ou discutent littérature et métaphysique. Leurs compagnons, maris et amants, quand ils ne sont pas psychothérapeutes, procureurs généraux ou directeurs de théâtre d'avant-garde, jouent du hautbois dans un ensemble baroque, consacrent leur vie aux écrivains et peintres préraphaélites ou deviennent des experts en ``miséricordes,'' ces petites saillies, nous dit le Robert, qui sont fixées sous l'abattant des stalles d'église et qui permettaient aux moines ou aux chanoines de s'asseoir ou de s'appuyer pendant les offices tout en ayant l'air d'être debout.
Enrichis d'épigraphes tirés des poètes, des Psaumes et du Missel anglican ou encore du I-Ching, peuplés d'intellectuels sérieux évoluant très souvent dans les milieux scolastiques ou universitaires, les romans de Gail Godwin ne sont pas sans rappeler l'univers fictif de A.S. Byatt - Possession évidemment - mais aussi les deux premiers livres de sa trilogie The Virgin in the Garden et Still Life. Des critiques ont aussi noté des affinités avec Margaret Drabble et Doris Lessing.5
Avant d'aborder les thèmes de l'oeuvre de Gail Godwin, il faut dire encore que par ses présupposés et sa facture, celle-ci est essentiellement classique. Il n'y a pas d'intrusion d'auteur, de discussion sur le support narratif ou la réalité des personnages, de métafiction, en un mot. Toutes les opinions sont soigneusement relayées par les personnages, professeurs et artistes discutant d'art et de littérature ou, comme dans A Southern Family, écrivain remettant en question les romans qu'elle a écrits jusque là et qui pourraient être ceux de l'auteur elle-même.6
Il n'y a pas non plus d'action éparse, minimalisée ou niée, ou de ces fins qui n'en sont pas, résorbées dans ``cette espèce d'angst anesthésiée qui a été à la mode ces trente dernières années'' (A Southern Family, Avon 343). Pour Godwin, le chaos du monde et de la vie peut, sinon être expliqué et excusé, du moins être ordonné et accommodé par la Forme, dont l'Art est l'expression la plus haute, l'effort individuel et la discipline. Elle croit aussi en la valeur de l'individu doté d'une personnalité unique, d'un moi conscient et éducable, qui, en termes jungiens, est susceptible de devenir un Soi pleinement unifié.7
Classiques de par leur aversion pour l'informe et le chaos, leur répugnance à nier le noyau dur de la personnalité et l'unicité de son destin, les romans de Gail Godwin le sont également par leur facture toute aristotélicienne d'une représentation d'une action unique à un moment de crise et de sa résolution en un laps de temps délibérément circonscrit. L'unité de lieu est elle aussi respectée sauf dans les romans où l'action requiert un retour au Sud, mais cette bipolarité géographique est un élément primordial de la quête du personnage et donc du roman.
Car c'est bien d'une quête qu'il s'agit dans les romans de Godwin, d'une quête d'identité qui est aussi pour ses héroïnes celle du sens de leur vie. Pour certaines, elle emprunte les voies de l'Art - la littérature qu'elles enseignent (The Odd Woman, A Mother and Two Daughters, The Good Husband), la peinture qu'elles pratiquent (Violet Clay), le théâtre dont elles embrassent la carrière (The Finishing School), la création littéraire (A Southern Family), la poésie et la musique qu'elles aiment toutes et ne se lassent pas de citer ou d'écouter. Pour l'une d'elles, Margaret Gower dans Father Melancholy's Daughter, elle ira au-delà de l'identité de soi, dans une soumission au schéma divin. Pour la plupart d'entre elles (The Odd Woman, Violet Clay, A Mother and Two Daughters, The Finishing School, A Southern Family, Father Melancholy's Daughter), cette quête les porte à confronter leur passé familial et à se définir par rapport au Code qui a régi leur éducation de jeunes filles du Sud. Pour toutes enfin, parce qu'elles sont femmes, elle implique un questionnement de leurs relations avec les hommes de leur vie, pères, maris, amants et amis. Pour résumer, toutes, à des degrés divers, essaient de se définir par rapport à la littérature et l'art en général, par rapport au code sudiste de leur famille et par rapport aux hommes. Je m'arrêterai un moment sur les deux derniers points.
Dans la thématique godwinienne, en effet, la famille, à l'exception près de The Good Husband, c'est aussi le Sud, tous deux unis dans une ``double étreinte mortelle'' (A Southern Family, Avon 416) à laquelle les héroïnes cherchent d'abord à échapper pour éventuellement, la maturité aidant, arriver à un compromis qui leur permette de vivre en accord avec elles-mêmes.
Et s'il fallait définir le ``timbre-poste'' de l'univers godwinien, sans doute faudrait-il porter son choix sur l'Asheville de son adolescence avec les montagnes alentour, qui sous le nom de Mountain City ou simplement identifiée comme ``la ville dans les montagnes'' apparaît dans Glass People, The Odd Woman, A Mother and Two Daughters et A Southern Family; mais il faudrait toutefois lui ajouter le ``Romulus'' des montagnes de Virginie (Father Melancholy's Daughter) qu'on n'aurait sans doute pas de mal à identifier sur la carte tant sont précises les indications routières pour y accéder à partir de Charlottesville, et les véritables Fredericksburg (Virginie), Charleston (Caroline du Sud) et l'une ou l'autre île au large des deux Carolines.
Davantage qu'un simple décor, cependant, le Sud est le lieu d'une remise en question du code social et moral qui régit le ``Southern way of life'' et de sa revendication d'une tradition aristocratique. Les héroïnes de Godwin s'impatientent de leur éducation de ``belles'' du Sud aux manières impeccables; elles ironisent à l'encontre de ses ardents défenseurs, grand-mères collet monté, matriarches corsetées qui ont élevé les apparences au rang de religion.8
Dans leur quête d'une identité propre, elles interrogent le rôle - exaltant mais singulièrement incapacitant - dans lequel les a enfermées l'idéal chevaleresque de leur région et dont sont d'ailleurs aussi victimes les hommes, du moins certains d'entre eux, témoin le suicide de l'oncle Ambrose, l'idéal même du gentleman sudiste, dilettante et charmeur, dans Violet Clay.
Parallèlement, elles observent d'un oeil aigu les réalités sociales cachées derrière les euphémismes de bon ton de leur milieu, notent la condescendance paternaliste de leur classe à l'égard des noirs et prennent conscience de leurs propres préjugés. Dans A Southern Family, Clare Campion fait enfin la paix avec le beau-père honni en même temps qu'elle s'efforce loyalement de comprendre la belle-famille de son demi-frère Theo, ``pauvres blancs'' des vallées appalachiennes qui vivent au milieu d'un paysage défloré par des montagnes d'appareils ménagers usagés. Elle décide aussi une fois pour toutes d'abandonner ``les mythes et les légendes'' qui servaient si bien les gens de sa classe, toute cette ``tapisserie richement brodée'' (A Southern Family, Avon 452) qui a fait les beaux jours du Sud.
Il lui reste toutefois, puisque Clare est écrivain à l'instar de son auteur, le vaste champ romanesque des relations entre homme et femme, et de leurs aspirations à l'union parfaite. Ce domaine-là Gail Godwin l'a exploré dans tous ses aspects et combinaisons, depuis la dérive des deux mariages dans The Perfectionists et Glass People, à travers les tribulations de la femme seule et ``libérée'' (dans The Odd Woman, Violet Clay, A Mother and Two Daughters), jusqu'à l'union comblée des deux principaux couples de A Southern Family et de The Good Husband. Ce dernier roman fournit également une solution tout empirique à l'épineuse problématique des couples godwiniens. En effet, si, en ce monde, ``paires et pairs ne font pas toujours des couples''9 et s'il faut que l'un des deux partenaires reste en retrait, alors le secret d'une union opérationnelle sinon idéale semble être dans le choix librement assumé par l'un des deux, indépendamment de son sexe, de se mettre au service de l'autre et d'adopter le rôle traditionnel de la maîtresse de maison. Dans The Good Husband, c'est Francis Lake, le mari, qui reste au foyer, compagnon (``mate'') tout dévoué, certes, mais sans doute mal assorti (``match'') de sa formidable épouse. De femme au foyer insatisfaite à mari au foyer heureux, The Good Husband clôt ainsi le cercle de la combinatoire des couples de l'oeuvre godwinienne.
Les voies de l'amour heureux, comme celles du Seigneur, sont souvent mystérieuses et détournées; elles constituent néanmoins l'un des accès privilégiés à la plénitude de soi qui pour les héroïnes de Godwin est l'objet ultime de leur quête d'identité. Celle-ci exige une grande disponibilité de leur part, à la fois spirituelle et intellectuelle, une ``fluidité'' de l'être qui refuse tout statu quo ``pétrifiant''. C'est cette ``fluidité'' qui en fin de compte est leur qualité essentielle. Elle leur fait préférer la tension à l'accomplissement, ou, pour reprendre le mot d'un Sonnet à Orphée de Rilke mis en musique par l'un des personnages de The Finishing School, le ``désir'' à son assouvissement. Et c'est dans ce sens qu'elles sont toutes des ``odd women,'' non pas créatures ``bizarres et excentriques,'' ``femmes seules'' ou encore ``individus dépareillés'' (tous sens possible de ``odd''), mais personnalités tout à fait hors du commun, engagées dans une quête de soi qui donne un sens à leur vie.
NOTES :
1. cf. le titre d'une conférence
de Godwin devant la Modern Language Association de 1981: ``Getting
Away from Tom,'' qu'on pourrait traduire librement, avec un clin
d'oeil à Ionesco, ``Thomas Wolfe, ou comment s'en
débarrasser.''
2. dans le
compte-rendu de The Perfectionists par Robert Scholes
dans Saturday Review, 8 Août 1970, 37-38 (Hill,9).
3. Le roman a été tiré
à 85.000 exemplaires reliés et 1.5 million
d'exemplaires brochés (Publishers Weekly, 31 mai
1985, 33) et traduit en onze langues (Hill,16); en France, il a paru
aux Presses de la Renaissance en 1983 sous le titre Une
Mère et ses Deux Filles.
4. cf. Gerda
Mulvaney dans The Odd Woman et sa cohorte de femmes qui
s'escriment à trouver les ``Cent et Une Façons dont Il se Sert de
Vous Chaque Jour'' pour un numéro de leur magazine Feme Sole (qui
est le vieux français pour ``femme seule,'' une des traductions
possibles du titre du roman) ne sont pas sans rappeler cette autre
romancière du Sud, Rita Mae Brown, et ses consoeurs à l'intérieur
des ``collectifs'' de femmes, les ``Radicalesbians'' de New York, ou
les ``Furies'' de Washington, tandis que ``Feme Sole'' évoque le
Feminary des activistes du Sud.
5. Lore Dickstein dans son compte-rendu de
The Odd Woman, New York Times Book Review, 20 oct.
1974, 4 (Cheney, 218), mais aussi Rachel M. Brownstein, The Odd Woman
and Literary Feminism'' in American Women Writing Fiction: Memory,
Identity, Family, Space. Lexington: University Press of Kentucky,
1989, 177.
6. Par exemple, p.~44-45: ``Was my work
characterized by a sort of Olympian disdain for losers ?...
I even questioned whether I had any special gift for perception
and expression, or whether I wasn't just a docile, clever product
of the `Southern way of life' and of a European-style convent
education in which the nuns themselves had been brainwashed
by the late Romantic and Victorian traditions...'' ou plus loin,
p.~418: ``She had pretty much completed the chronicle of the
questing young woman who goes out into the world in search of
self and art... Now she wanted to try something different,
that was all. Un-Southern, unfamilial...''
7. Que la théorie jungienne soit tout
à fait familière à Godwin le montrent à
l'évidence les nombreuses références à
Jung et la place importante des rêves et de leur
interprétation. Pour Jane Clifford il est ``my old
standby''(The Odd Woman, éd. Penguin, 322),
c'est-à-dire l'auteur, ou le livre, qui est toujours
là quand elle a besoin de lui; le mari de Dane Empson dans
The Perfectionists est un psychothérapeute
anglais qui écrit un livre sur Jung et le concept de
l'Enantiodroma. Godwin a déclaré, d'autre part, qu'elle
doit une partie de son inspiration pour son dernier roman, The
Good Husband, aux conversations qu'elle a eues avec la
psychanalyste jungienne June Singer (interview avec Diane Rehm,
Radio WAMU, Washington, le 12 septembre 1994).